Mayotte et La Réunion en binôme
Une représentante de Mamoudzou s’est rendue fin novembre à La Possession pour découvrir ce que la commune fait en matière de recyclage des ordures. Une mission qui vise à partager les meilleures pratiques en la matière entre les villes de l’AVCOI.
« Qui m’aurait dit qu’un jour, je serai passionnée par la question des déchets ?! » – Zainal Ambidina Ibrahim, référente en économie circulaire et responsable de la coopération décentralisée et des relations internationales à Mamoudzou, est repartie enchantée de sa visite du centre de tri Cycléa, au Port. « J’ai beaucoup appris et compte bien importer dans ma commune certaines idées applicables sans grand surcoût », se félicite-t-elle.
La fonctionnaire mahoraise pense notamment aux visites scolaires organisées au sein même de l’entreprise de traitement des déchets : « À mon retour, je vais sensibiliser les élèves dès la primaire sur l’économie circulaire et le tri en général et aménager un espace dédié aux ateliers de sensibilisation et de fabrication d’objets à partir de la matière collectée ». Un changement qui devra s’opérer au sein de la Cadema, la communauté de communes qui regroupe le chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou, et sa voisine, Dembeni.
C’est là le principe du travail en binôme que vont effectuer seize communes membres de l’AVCOI d’ici mars 2025, « dans le but d’échanger et de transposer, quand cela est possible, les meilleures pratiques en matière de traitement des déchets en économie circulaire », expose Gilles Loir-Mongazon, secrétaire exécutif de l’AVCOI.
Zainal Ambidina Ibrahim a également été marquée par la filière de recyclage des archives papier confidentielles par Cycléa ; elle va du coup travailler à une amélioration de ce qui se fait déjà dans sa commune. De même, la Mahoraise a constaté que le Territoire de la Côte Ouest, la communauté de communes qui regroupe à La Réunion La Possession, Le Port, Saint-Paul, Trois-Bassins et Saint-Leu, conditionnait parfois ses appels d’offres au respect de certains critères, de façon à privilégier les opérateurs locaux. « Pour un marché de bacs à compost, il a été demandé que la matière utilisée soit du bois de cryptoméria, qu’on ne retrouve qu’à La Réunion », applaudit-elle. Et d’ajouter : « Nous, les communes ultramarines, on doit inventer des systèmes adaptés à nos marchés restreints, et cela passe par les circuits courts ».
Christelle Salmacis, responsable de la transition écologique et de la coopération à La Possession, s’est chargée d’organiser le séjour de sa collègue et de l’accompagner, notamment au Centre communal d’action sociale de sa commune. « On lui a montré comment éviter de transformer les repas non consommés des cantines scolaires en déchets », expose-t-elle. Une fois par mois, le CCAS organise ainsi un repas solidaire en se servant de ces restes. Christelle Salmacis se rendra à son tour dans une ville partenaire de l’AVCOI, en l’occurrence Victoria, la capitale des Seychelles. Objectif : « Nous avons déjà un partenariat entre nos deux communes, qui vise à les aider à implanter sur place une déchetterie ». Selon elle, ces missions en binôme, si elles sont riches d’échanges, constituent pour ce qui concerne La Possession « un transfert de compétences et de savoirs », dans la mesure où sa commune est « un modèle de développement durable à La Réunion et l’océan Indien ».
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